2014 sera l’année de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Une campagne est lancée avec comme objectif de réduire de réduire de moitié le gaspillage alimentaire d’ici 2025. Au-delà des enjeux économiques et éthiques que soulève le gaspillage alimentaire, se dessine également un enjeu écologique. On fait le point.
Les chiffres
Le Parlement européen a adopté début 2012 une résolution demandant des mesures urgentes pour atteindre cet objectif. Selon la Commission Européenne, le gaspillage alimentaire dans l’Union européenne pèse plus de 89 millions de tonnes par an soit 179 kg par habitant. En France, le gaspillage alimentaire représente un coût de 400 euros pour une famille de quatre personnes et un volume annuel, par habitant, de 20 à 30 kg de nourriture jetée. Les prévisions actuelles pour l’horizon 2020 tablent sur près de 126 millions de tonnes soit une hausse de 40 %. Dernier chiffre, cette fois, selon la FAO. Un tiers de la production alimentaire mondiale est perdu ou jeté, soit l’équivalent de 1, 3 milliards de tonnes chaque année.
Le gaspillage représente un coût important au niveau environnemental. L’Ademe rappelle que le gaspillage a des répercussions à tous les niveaux : au niveau des émissions de gaz à effet de serre (Le cycle de vie de la nourriture d’un Français moyen représente environ 20 % du total de ses émissions quotidiennes) ou encore dans la consommation d’eau nécessaire à la fabrication d’un produit. Deux exemples : 1 000 litres d’eau sont nécessaires pour produire un kilo de farine et 16 000 litres d’eau pour produire un kilo de viande rouge.
Valoriser la matière et limiter le CO2
Le tri des déchets et le recyclage sont des thèmes qui s’installent progressivement dans le débat public. En France, dépuis le Grenelle de l’Environnement, quelques réglementations ont été mises en place pour tenter de réduire ce gaspillage. Une mesure réglementaire est en vigueur depuis le 1er janvier 2012 (l’article 204 de la loi Grenelle II) et engage les « gros producteurs » de biodéchets (Industries agro-alimentaires, commerce et grande distribution, restauration, marchés,…) à mettre en place un tri à la source en vue de permettre la valorisation de la matière de manière à limiter les émissions de gaz à effet de serre.
De plus, « un pacte national contre le gaspillage » a été instauré par le ministère de l’Agriculture. En pratique ? On relève deux mesures principales. La première vise à collecter les invendus au profit des plus démunis en généralisant aux 22 marchés d’intérêt national (Min) d’ici 2013 les premiers accords avec des associations caritatives. L’autre volet consiste à s’attaquer au véritable défi que représente la restauration collective. Ainsi, cinq opérations pilotes seront lancées en janvier pour réduire la part des déchets dans ce secteur particulièrement producteur de déchets alimentaires. Selon la Commission européenne, 14 % du gaspillage provient de la restauration. Le pourcentage le plus fort revient aux ménages avec 42 % suivis de l’industrie agroalimentaire : 39 %
Selon Tristan Stuart, leader d’opinion britannique engagé dans la lutte contre la gaspillage alimentaire « On pourrait économiser 33% des aliments produits dans le monde, soit assez pour répondre aux besoins nutritionnels de 3 milliards d’humains supplémentaires. » Les leviers d’action sont nombreux mais parmi ceux-ci, une piste semble intéressante à souligner : la relocalisation de l’économie à travers la consommation de produits locaux.