La lutte contre la précarité alimentaire
Aujourd’hui plus que jamais, la lutte contre la précarité continue
En France, 9,3 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté, soit 14,7% de la population française (INSEE, 2019). 31,3% des étudiants vivent en dessous du seuil de pauvreté ainsi que 7,6% des retraités (INSEE, 2019). Un enfant de moins de 18 ans sur cinq vit au sein d’une famille pauvre et 33,6 % des personnes vivant dans une famille monoparentale sont pauvres, soit une proportion 2,4 fois plus élevée que dans l’ensemble de la population (INSEE, 2019).
L’aide alimentaire en France concerne 5,5 millions de personnes (IGAS, 2019) : un chiffre sous-estimé par rapport aux besoins réels, la demande d’aide alimentaire restant une démarche souvent difficile ou mal connue. Sur ces 5,5 millions de personnes, le réseau des Banques Alimentaires permet d’aider 2 millions de personnes soit près de 1 bénéficiaire sur 2.
Une belle vidéo de 2014, pour les 30 ans des Banques alimentaires :
L’insécurité alimentaire, une conséquence de la pauvreté en France
Faire ses courses, ouvrir son frigidaire, aller au restaurant, préparer le repas, nombreux sont les actes liés à l’alimentation accomplis tous les jours. Nous les réalisons naturellement sans nous rendre compte de leur portée. Ils sont pourtant des actes forts du quotidien. Ils construisent notre bien-être et participent activement à créer ce lien social fondamental à l’être humain.
Ne pouvoir accéder en quantité suffisante à une nourriture saine et équilibrée, c’est s’exclure, c’est rompre le lien social, c’est ouvrir la porte aux problèmes de santé et de bien-être.
La peine est triple.
– A court terme, c’est d’abord le sentiment de faim et d’épuisement, conséquence des repas sautés. S’ajoutent les maladies physiques et psychologiques.
– A moyen terme, l’insécurité alimentaire engendre de l’anémie, un déficit en vitamine D notamment chez les femmes, mais aussi du diabète, du cholestérol.
– Enfin, une alimentation insuffisante favorise l’isolement lié à la honte de ne pouvoir se nourrir seul, et trace la voie de l’exclusion.
L’insécurité alimentaire reste, encore aujourd’hui, caractéristique de la pauvreté dans les pays du Nord, et notamment en France.
Qui sont les bénéficiaires de l’aide alimentaire ?
Selon l’étude CSA/FFBA 2020 sur le profil socio-économique des personnes accueillies à l’aide alimentaire, les bénéficiaires sont :
- en grande majorité des femmes (70%).
- âgés de 48 ans en moyenne (+1 an par rapport à l’étude 2018) et la part des plus de 50 ans ne cesse de progresser : elle est passée de 25% en 2021, puis 40% en 2018, à 45% en 2020.
- 24% ont un niveau bac ou études supérieures et 63% ont un niveau supérieur à la 3ème.
- 67% en situation de monoparentalité, ou divorcés/séparés ou veufs.
Situation professionnelle
- La part des actifs est en légère hausse avec 20% des bénéficiaires qui ont un emploi (+3 points par rapport à 2018).
- 70% des actifs sont à temps partiel et 83% sont employés ou ouvriers.
- diminution de la part des personnes au chômage (27% en 2020 contre 30% en 2018 et 34% en 2016).
- continuité de l’augmentation de la part des personnes retraitées (17%) et de celles en situation de handicap (14%), soit +2 et +1 points, par rapport à 2018.
- Les autres bénéficiaires : H ou F au foyer, étudiants, en formation, demandeurs d’asile, bénéficiaires du RSA, etc.
Les ressources des bénéficiaires
Les bénéficiaires ont des ressources limitées avec 71% des foyers qui vivent avec moins de
1000 euros par mois.
Les postes de dépense qui pèsent le plus sur le budget des familles bénéficiaires:
- Le logement
- les factures d’eau
- les factures d’énergie (électricité, gaz, mazout,…)
- suivies par les coûts pour l’alimentation.
L’état de santé des bénéficiaires
41% des bénéficiaires déclarent ne pas se sentir en bonne santé (comme en 2018, mais +4 points par rapport à 2016).
Les problèmes de santé qui sont les plus cités sont :
- les maux de dos,
- les problèmes de vue,
- les problèmes dentaires
- l’arthrose et les rhumatismes.
Le parcours des bénéficiaires
Perte d’emploi, séparation, maladie et les dettes sont les principales raisons d’une situation
financière qui s’aggrave.
Pour 49% des bénéficiaires, le recours à l’aide alimentaire dure depuis plus d’un an.
En savoir plus sur le profil des bénéficiaires de l’aide alimentaire en France :
Etude de 2016 : ici ;
Etude de 2018 :ici ;
Etude de 2020 : ici .
Sortir de l’invisibilité sociale
L’invisibilité sociale est une conséquence directe d’une situation de précarité où l’individu fait face à un déni de reconnaissance de son environnement social.
Les Banques Alimentaires collectent des denrées alimentaires et les redistribuent aux associations partenaires au profit des bénéficiaires, pour leur permettre de consacrer plus de temps à leur mission de lien social.
Les personnes démunies peuvent alors retrouver une sécurité alimentaire, une autonomie sociale.
EN SAVOIR PLUS
J’ai 4 enfants, je suis séparée depuis 4 ans maintenant, et je suis arrivée au camion itinérant grâce à l’assistante sociale. C’est vrai que ça nous permet de faire manger nos enfants à leur faim. On a des légumes frais, on a tout ce qu’il faut pour leur faire un bon repas. Claude, bénéficiaire.